Salut,
Ton coup de gueule est légitime. Ce n’est pas normal, tu ne débloques pas, la société va mal, etc.
Maintenant c’est assez facile de fulminer contre les ténèbres, d’autant plus sur un site comme NC qui apprend aux gens à allumer des bougies (à trouver des solutions aux problèmes, pour ceux qui n’auraient pas saisi la métaphore).
Donc quelques éléments de réponse du pourquoi du comment, et quelques pistes pour y remédier (parce que la solution à mettre en œuvre, si elle existe, n’est pas simple) :
1 - Décentraliser pour revenir au localismeJe suis sûr qu’on a déjà parlé d’un Internet décentralisé ici. Plutôt que de se reposer sur des géants comme les GAFAM, trouver des équivalences, d’autres options, d’autres possibilités ; parmi d’autres tout aussi centralisées, il y en a peut-être qui respectent davantage notre vie privée (voire totalement ?). C’est le cas de
DuckDuckGo par exemple. J’ai été agréablement surpris à l’idée de les voir sur un encart publicitaire dans ma ville ; ils vont jusqu’à dépenser des sous en marketing pour se faire connaître (ce qui est assez rassurant étant donné la peine qu’ils ont à percer face à Google).
À ce propos, un argument du faveur du localisme pourrait être le suivant : regarde la Chine. Ils sont plus de un milliard et ils constituent l’un des pays les plus totalitaires au monde (on y fiche les gens et on leur attribue un note,
ce qui est digne d’un épisode de Black Mirror. S’il y a corrélation entre nombre d’habitants d’un pays et volonté de contrôler, alors je dirais qu’il faudrait éviter la centralisation, car on se rencontre que non seulement on est débile collectivement, mais qu’en plus
le pouvoir revient toujours à une minorité intolérante. Toujours.
Je pense que si on allume des petites lanternes pour lutter contre les ténèbres, alors on évite ce genre de dérive.
2 - La via negativaEh oui, celle-là est efficace mais encore plus difficile à mettre en œuvre. Comme le dit le dicton anglais, «
less is more » (« faire moins c’est faire mieux »).
Ici il est question de supprimer des choses superflues dans ta vie. C’est assez difficile au vu du caractère irréversible de la technologie (difficile de renoncer aux cartes de crédits, aux téléphones portables, etc) mais ça se fait.
Le problème que j’ai eu avec ces gens qui le font, c’est qu’ils ont tendance à vouloir faire du prosélytisme et imposer leur choix aux autres. C’est pas comme ça que ça marche si tu veux convaincre les gens, malheureusement.
Technologiquement comment ça peut se traduire ? Eh bien pour ma part je me suis retrouvé par plus d’une fois à désactiver / supprimer les réseaux sociaux de ma vie à une époque où j’en avais besoin. J’essaie de limiter ma consommation d’écran quotidienne (d’autant plus pour des choses superflues), voire de ne plus utiliser certains outils / services. Des fois un changement radical ça te met devant le fait accompli et ça fait un bien fou.
3 - Le buycott / boycottÇa rejoint un peu des arguments du premier point. Pour rappel, le boycott consiste à refuser d’acheter les produits d’une entreprise pour des raisons morales ; le buycott c’est l’inverse (choisir de consommer les produits d’une entreprise pour des raisons morales, donc).
Personnellement, déjà, j’essaie de buycotter les produits français et de boycotter des marques comme Starbucks et Coca-Cola. Si à moi seul je ne fais pas la différence, collectivement ça peut faire la différence : Martin Luther King a appelé la population afro américaine au boycott des transports en commun de son temps. Gandhi a aidé l’Inde à gagner son indépendance, etc.
Si les entreprises ont du pouvoir, les consommateurs aussi. Elles ont de l’argent parce qu’on veut bien le leur donner (bon, c’est pas tout à fait vrai avec les plans de sauvetage et les planches à billets qui tournent, comme on a pu le voir très récemment).
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Parlons-en maintenant, de la notion de liberté. C’est une notion à laquelle je suis attaché depuis l’enfance. J’ai découvert Newbie Contest quand j’étais encore un enfant et j’ai très tôt versé dans la culture du hacking (comprendre : l’art de détourner les choses de leur fonction primaire, on ne parle pas de piratage ici). Et un hacker, pour moi, c’est une personne qui jouit de la vie de manière assez indépendante, je trouve. Entre autre.
Aujourd’hui je trouve à titre personnel que le salariat n’est pas un format qui me convient car il entrave à ma liberté. Pour d’autres la liberté se résume à poser des congés quand ils le peuvent. Et encore pour d’autres, c’est de quitter leur pays. C’est pour ça que la question est très vaste.
Et pour devenir libre, il faut prendre des risques à tous les niveaux, sortir de sa zone de confort. Crois-moi, c’est plus facile à dire qu’à faire. Que ce soit en supprimant les GAFAMS de ta vie qu’en montant une entreprise.

Puis quand tu fais le point sur ta situation et ses aspirations, des fois tu te rends juste compte que le problème ce n’est pas les autres, mais toi qui t’évertue à adhérer à une rythme de vie qui ne te plaît pas alors que tout ce que tu voudrais c’est qu’on te fiche la paix. T’en as qui vivent à Le Cap d'Agde et qui, crois-moi, sont bien éloignés de ces problématique de fichage etc. Eux c’est leur tranquillité qui les intéressent, et ils se battent pour la conserver.
Ça rejoint un peu l’idée du localisme : tu te préoccupes seulement des problèmes autour de toi, tu évites le plus possible tout ce qui a trait à la mondialisation (éviter, pas supprimer) et tu te compliques déjà bien moins la vie.
Au final je dirais que si tu n’es pas content, tu peux toujours immigrer dans un pays où la vie sera moins gangrenée qu’en France (parce que crois-moi elle l’est beaucoup). Pour le coup c’est
halal car non seulement tu es pro-mondialisation mais aussi en faveur de l’immigration (puisque tu en profites toi aussi.

).